Sandrine - Goussainville (mars 2014)
Voilà bien longtemps que mon parcours en PMA a débuté... Après deux ans avec l'homme qui allait devenir mon mari, nous souhaitions agrandir la famille en ayant un bébé. Mes parents ont mis 15 ans à m'avoir, je me méfie donc rapidement, quand, au bout de quelques mois, rien ne se passe... Le gygy qui connait mon histoire me fait passer quelques examens, me donne un petit traitement (je n'ai plus tous les détails, pardon, mais tout ça, c'était il y a près de 10 ans... et tant de choses se sont passées depuis ! ). Il ne semble pas inquièt mais encore une fois le temps passe et aucun signe de bébé !!!
J'ai alors peur de la PMA et de tout ce que cela semble impliquer : les examens approfondis, les injections... Je savais qu'on allait me mettre en face de réalités et qu'on allait peut-être m'annoncer que rien n'était possible ! Alors je recule le moment de prendre rendez-vous... Et puis prendre rendez-vous où ? Je ne sais même pas où il y a une PMA.
Bon, après quelques aventures dont je vous passerai les détails, une collègue me parle d'un médecin de PMA qui a fait des miracles pour un couple qu'elle connait. Des ailes semblent alors me pousser dans le dos : l'espoir renait ! Je prends enfin rendez-vous... Une batterie d'examens plus tard, la sentence tombe : rien ne bloque !!! Incroyable, mise à part une ovulation un peu tardive, tout va bien, c'est ma tête qui fait le blocage !!! La nouvelle était-elle bonne ou mauvaise ? Je sais pas car nous étions rassurés de savoir que, physiquement tout allait bien mais comment débloquer le cerveau ??
Les traitements commencent, les injections que je redoutais tant, je finis par m'y faire, je les fais même moi-même (enfin, quand c'est possible bien sûr)... Et commencent avec la tournée des échographies du matin et des prises de sang. Bon j'abrège... Après des ovulations provoquées, 5 inséminations artificielles, 3 FIV dont une ICSI et une IMSI... Rien, enfin si, de beaux ovocytes, de beaux embryons mais rien ne tient ! Entre temps, une très importante hyperstimulation... Bref, la totale ! On en a assez, notre couple en prend un coup, tout est calculé, millimétré, STOP !!!
Quelques mois passent... Quelques mois de réflexion... Où en sommes nous dans ce parcours ? Après avoir chercher des réponses, on change de centre de PMA, on rencontre un professeur qui est d'accord pour nous suivre dans cette nouvelle aventure.
Le traitement est quasiment identique aux précédents mais le produit est différent ! Ah si une grosse différence aussi : la ponction d'ovocytes aura lieu sous anesthésie locale !!! Hou... Là, j'ai juste la trouille ! Les trois autres avaient eu lieu sous AG ! Le grand jour arrive, la ponction se passe bien, ça fait même moins mal que prévu, je suis soulagée !
Les ovocytes sont magnifiques, et les embryons encore plus beaux, surtout 3 (8 en tout). Au bout de 3 jours, on nous convoque : les embryons sont tellement beaux, qu'on nous propose de les laisser évoluer encore quelques heures pour qu'ils puissent arriver au stade de blastocystes. On accepte.
Sur les 8, 6 tiennent le coup et sont toujours vivants au bout de 5 jours. 2 me sont réimplantés tout de suite et 4 congelés.
Evidemment, ça ne tient pas ! Embryons ou blastocystes ne changent rien à notre histoires... On est désespéré ! Quelques mois plus tard, après un tout petit traitement, on fait décongeler deux autres blasto. Et là... Quelques jours après, la prise de sang est positive, je suis enceinte !!! Quelle joie ! Ca y est ç a marché ! Un bébé s'est accroché dans mon ventre... mais pas pour longtemps, malheureusement ! 5 semaines après, le coeur de ce petit être s'arrête. Je fais une fausse couche. Que de douleurs, non seulement psychologiques mais physiques aussi car le destin s'acharnant, l'oeuf ne veut pas partir... Il a fallu faire un curetage.
Là, l'histoire s'arrête quelques mois. Mon corps est épuisé, ma tête ne supporte plus aucun bébé, je veux tout arrêter. 7 mois plus tard, nous sommes en février 2013, il reste deux blasto. Mon mari parvient à me convaincre. Re-traitement (sans aspirine, qui serait à l'origine de ma fausse couche), re-transfert et re-prise de sang positive ! Mais d'avantage de réserves quant à la joie qui nous habite. 5 semaines passent, deux mois puis 3 et 5 et 7... Le petit bonhomme est toujours là, mes angoisses aussi !!! Et le 6 novembre 2013, enfin, Martial pointe le bout de son nez, un petit garçon de près de 4 kgs qui, aujourd'hui, a rempli notre coeur d'amour.
Je voudrai, par mon témoignage, soutenir tous ces couples, qui, parfois sont dans une impasse mais qui finiront par trouver la petite porte, au fond de la ruelle pour sortir et enfin devenir parents. C'est long, je sais ; nous sommes passés par beaucoup d'étapes, à tel point que nous n'y croyions plus. Reprenez espoir, croyez-y, jusqu'au bout ! J'ai essayé de faire court, mais c'est quand même un peu long... Pardon. J'espère que j'aurai pu aider quelques personnes.