En décembre 2001 la décision est prise, nous allons fonder une famille. J'ai 25 ans et lui 28. Au bout de 3 ans sans résultat (oui c'est long mais à cette époque notre vie professionnelle était assez mouvementée avec des absences de l'un ou de l'autre aux périodes d'ovulation), notre médecin nous dirige donc à l'hôpital pour une consultation avec un spécialiste de l'infertilité. Et là commence "la galère"... 3 mois pour avoir un RDV, car les consultations pour l'infertilité n'ont lieu que le mardi et une fois par mois... Après le questionnaire basique, nous ressortons avec une batterie d'examens à faire. Rien pour Fabrice, prises de sang, échographies et radio de l'utérus pour moi. Je ne savais pas ce qui m'attendait... les examens ont été très difficiles à vivre du fait du manque de tact des médecins. En effet, tout se passait par voie 'endo-vaginal" ce que je ne supposais pas et les médecins qui m'ont reçu n'ont pas respecté mon "intimité" (et pourtant je ne suis pas une "mère la pudeur") et m'ont traité sans aucun ménagement alors que je souffrais pendant la radio de l'utérus. Une fois tous les examens réalisés, il fallut attendre 3 mois de plus pour avoir un RDV avec le médecin ... il m'annonçat que j'avais une mauvaise ovulation (mes ovaires produisent des ovocytes qui sont faignants et n'évoluent pas en ovules) et me prescrit un traitement (clomid il me semble) à prendre sous forme de patch pour essayer de booster tout ça. Au bout de 3 mois, rien ne se passe, mais cette fois-ci j'avais prévu et nous avons enchainé avec un RDV chez le médecin qui cette fois demande un spermogramme pour Monsieur. Les résultats sont très mauvais "OAST". Dire que nous aurions pu le savoir six mois plus tôt si l'examen lui avait été prescrit dès le premier RDV, nous enrageons ! Bref, son problème couplé au mien, il y a peu de chance que nous procréions naturellement. Le médecin essaye de chercher une raison à l'OAST de Fabrice et découvre qu'il a une varicocelle (ou un ??) près des testicules qui pourrait l'expliquer (pour résumer une veine produit de la chaleur et les spermatozoïdes n'aiment pas la chaleur). Donc hospitalisation, opération pour l'embolisation du varicocelle. Ensuite il faut attendre 6 mois pour refaire un spermogramme et constater si la situation a évolué. Moralement, nous sommes affectés. Non pas à cause de nos pathologies parce que nous savons que malgré cela nous pouvons quand même espérer avoir un enfant mais à cause des délais d'attente qui nous sont imposés ! Le temps passe TIC TAC TIC TAC et nos horloges biologiques s'inquiètent !! 6 mois plus tard, le spermogramme n'est pas mieux et l'ont nous dirige enfin vers un centre de PMA situé à 200kms de chez nous. On prend RDV, attente 5 mois... TIC TAC TIC TAC ...pfff... Février ,2007 première consultation en PMA. Le professeur nous rassure, nous explique, ça fait du bien. De nouveau toute une batterie d'examens à refaire pour nous deux + une réunion d'information et une visite chez la psy obligatoires. Ceci étant fait nous nous retrouvons devant le professeur qui décide du traitement à savoir 1 FIV ICSI. Délai d'attente pour commencer le protocole ... 7 mois !! TIC TAC TIC TAC TIC TAC TIC TAC .... En octobre on commence le protocole qui sera court. 15 jours durant, tous les soirs, l'infirmière vient me faire mes injections, Puis commence la surveillance au centre de PMA. Et là, grosse surprise, chaque matin entre 20 et 40 dames se présentent pour leur prise de sang et leur écho. Je ne sais pas si ça m'a soulagé ou inquiété de constater que nous n'étions pas seuls au monde à affronter ce problème de stérilité... au final ça m'a délié la langue et j'ai pu évoquer plus facilement autour de moi l'épreuve que nous traversions pour me rendre compte qu'un grand nombre de collègues ou amis étaient passés par les IAC ou les FIV pour avoir des enfants ! Bref, ponction OK 1 embryon transplanté et 1 congelé. Mais au bout de quelques jours, direction les urgences gynécos, je n'arrive plus à respirer. Hello Dame hyperstimulation avec épanchement pleural. Pas grand chose à faire sinon se reposer. L'attente des 10 jours avant la prise de sang et terriblement longue, on stresse... Finalement c'est négatif. Mais le médecin qui nous reçoit nous remonte le moral car mon taux n'était pas nul et qu'il y a peut être eu un début de grossesse qui a été compromis par l'hyperstimulation. En janvier 2008, on me transfère l'embryon congelé. C'est cool, le traitement est très soft, pas de piqure ou d'échos tous les jours. Mais là encore c'est un échec et le moral est au plus bas car nous nous disons qu'il faut tout recommencer et qu'il va falloir attendre encore 6 mois. Or, méga surprise ! on nous programme une seconde FIV ICSI pour mars 2008, nous avons la super pêche. J'ai de nouveau un protocole court mais avec des doses plus adaptées pour éviter l'hyperstimulation. Le traitement se passe bien, la ponction a lieu et nous n'avons qu'un seul ovule... ça met la pression. La fécondation se déroule bien, et l'on me transfère 1 blastocyste de 5 jours de classe international si l"on en croit le médecin. 10 jours plus tard le verdict tombe, c'est positif !! En janvier 2009 soit 9 mois et 6 jours plus tard ...TIC TAC TIC TAC :-) ...notre petite fille est née en bonne santé. Je vous passe les détails de la grossesse car j'ai détesté être enceinte certainement parce que j'avais peur que quelque chose se passe mal donc je ne me suis pas épanouïe et émerveillée à chaque instant, mais ça n'est vraiment pas grave car nous avons atteint notre but alors que 7 années se sont écoulées. Courage à tous les couples qui doivent en passer par là. Gardez espoir.