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Publié le 21-05-2014

Au Maroc l’infertilité n’est plus une honte !

Au Maroc l’infertilité n’est plus une honte !

Voici un article trouvé sur Internet qui montre que l'infertilité est un problème mondial et que les mentalités commencent à changer ou du moins que des groupes ce forment pour les faires changer et ce faire entendre.

A l’occasion de la Journée internationale de la Famille, l’Association marocaine des aspirants à la maternité et à la paternité (MAPA), a organisé, à Casablanca le jeudi 15 mai, la première conférence nationale sur l’infertilité, sous le thème «Les couples infertiles au Maroc …face aux contraintes médico-sociales». Une initiative inédite, qui s’inscrit dans le cadre du plan d’actions et des objectifs de la jeune association.
En effet, c’est la première fois que le thème de l’infertilité est abordé au Maroc, de cette manière. Si le but principal de MAPA est d’accompagner les couples infertiles, à travers le soutien moral, l’information et l’orientation, la jeune association s’est également assigné la tâche de briser l’omerta autour du phénomène, d’une part. Et d’autre part, elle veut inciter les pouvoirs publics à prendre des mesures à même de soulager la détresse des couples en quête de procréation. La mission semble ardue mais pas impossible, au vu du déroulement de la première conférence nationale sur l’infertilité.
C’est devant une assistance très éclectique, que spécialistes et couples infertiles ont exposé tour à tour leur définition de l’infertilité. Si pour les premiers, il était surtout question de données médicales, cartésiennes, pour les seconds, il était question de vécu, de quotidien, d’attentes, de déceptions, de souffrances… L’émotion a, en effet, atteint son comble, quand des femmes, mais aussi des hommes, ont pris la parole pour faire part de leur détresse. Celle-ci passe souvent inaperçue aux yeux des proches et de la société, qui n’hésitent pas à faire pression sur le couple qui tarde à avoir un bébé.
Souvent tue, cette détresse est enfouie au fond de chacun d’eux pour se transformer dans certains cas en malaise émotionnel, en profonde mélancolie, voire en dépression.
C’est le cas pour la simple raison qu’il était impensable, avant la création de MAPA, de parler de ce qui les rongeait de l’intérieur : un fort espoir d’enfanter, alors qu’ils en sont incapables. «D’où l’intérêt d’une prise en charge globale qui intègre même le côté psycho-affectif. Dans ce sens, le soutien d’un psychologue peut compléter l’aide proprement médicale, pour multiplier les chances des patients à procréer. L’apaisement et la sérénité sont indispensable dans ces cas-là», explique Khadija Mchichi Alami, psychiatre-spécialiste de la santé mentale périnatale, au centre de psychiatrie Ibn Rochd à Casablanca.
En tout cas, grâce à MAPA, ils savent qu’ils peuvent exprimer leur désarroi, exiger le soutien des pouvoirs publics et compter sur la compréhension de la société.

Prise en charge onéreuse

15% des couples au Maroc rencontrent des difficultés pour concevoir un enfant, selon les estimations des spécialistes. «Dans 30 % des cas, le problème vient de l’homme, dans 30%, il vient de la femme, et dans 30 %, cela vient des deux, alors que pour 10 % des cas, l’infertilité demeure inexpliquée», a déclaré Pr Omar Beraoui, responsable du service gynécologique et obstétrique au CHU Ibn Rochd.
Donc, dans la moitié des cas, la cause est masculine. Il peut être question d’une anomalie qualitative ou quantitative du sperme, ou la combinaison de plusieurs anomalies. Dans 70% des cas d’infertilité masculine, une cause évidente est retrouvée et dans 30% des cas, elle est dite idiopathique. «Toutes causes confondues, les anomalies génétiques, qu’elles soient chromosomiques ou géniques, arrivent en tête de liste des étiologies d’infertilité masculine», explique Dr Lamcharqui Mostapha, chirurgien urologue. L’impact de l’Homme sur l’environnement pourrait éventuellement être une piste à explorer !
Les spécialistes présents à cette première conférence nationale sont unanimes, l’infertilité est un problème médical, qui peut s’avérer complexe, mais des solutions existent. Aujourd’hui, les chiffres de la PMA (procréation médicalement assistée) vont crescendo. En France, 20 000 naissances par an sont obtenues par PMA, dont 70 % par FIV et 30 % par insémination. Mais, s’il vrai que la PMA permet aujourd’hui d’apporter une lueur d’espoir dans la vie des couples infertiles, il faut dire que le parcours est loin d’être simple. Manque d’informations, manque de moyens, manque d’orientation et de soutien… font que les couples en quête de procréation n’ont pas toujours accès à la PMA.

La PMA, grand espoir

De nombreux couples perdent énormément de temps avant d’avoir un diagnostic clair, une solution médicale claire et surtout une parfaite connaissance de leur problème. Entre les recettes de grand-mères, la médecine traditionnelle, et les changements de gynécologues, les patients vont perdre entre deux et 4 ans avant d’être enfin convaincus que la PMA peut être salvatrice. Et une fois que la décision est prise, c’est loin d’être de tout repos. Cela relève du parcours du combattant. Entre la médication (stimulation), les examens gynécologiques, les tests d’ovulation, les examens biologiques… la vie du couple est rythmée par une série d’éléments et de dépenses. Globalement, il faut compter entre 30 000 et 50 000 Dhs par tentative de FIV. Quand ça marche et que le test de grossesse est positif, toute cette galère est rapidement oubliée, gommée, effacée, tant la joie du couple est grande et tant la valeur d’un bébé, comme le fait d’être père et mère, n’a pas de prix, mais quand le test est négatif, et qu’il faut à nouveau partir dans une seconde tentative, voire une troisième, une quatrième… le moral est souvent en berne. «Le Marocain dépense près de 400 Dhs/an en médicaments, au moment où une personne infertile dépense en moyenne 40 000 Dhs/mois, soit 4 000 fois la somme», explique Aziza Ghallam, présidente de MAPA
Hélas, les couples doivent compter sur leur propre fonds. Aucune assurance privée, aucune mutuelle et autre couverture médicale ne prend en charge la PMA. Certains coules se voient contraints de vendre des biens (héritage, bijoux, véhicules…) pour pouvoir financer leur désir de procréation, qui n’a rien d’un luxe. L’infertilité est une pathologie, et doit être considérée en tant que telle, et doit en conséquence être remboursée par les assurances maladies. Ainsi, les pouvoirs publics devraient jouer leur rôle en vue d’une prise en charge digne des citoyens. La santé reproductive mérite un meilleur traitement. La protection de la santé des citoyens est un devoir de l’Etat. L’article 31 de la Constitution stipule que «L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales Œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’Etat…».
A partir de là, il est urgent que l’Etat assume ses responsabilités vis-à-vis de cette tranche de la population, en sommant les assurances de faire preuve de solidarité et de conscience professionnelle. En France, 5 tentatives de FIV sont intégralement remboursés, au moment ou au Maroc, l’intégralité de la grossesse est remboursée à hauteur d’une moyenne de 1500 Dhs !
L’espoir reste permis, des solutions existent, les compétences ne manquent pas, mais il faudra mobiliser les moyens.
Leila Ouazry

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Publié le 21/05/2014 par Virginie et Luc

Les mentalités changent, les esprits s'ouvrent. Merci pour ce partage d'article Olivier. A bientôt.

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