Un enfant si je veux quand je veux ? L’augmentation des cas d’infertilité met un bémol au refrain préféré des féministes des 70’s !
Explications du Pr François Olivenne gynécologue obstétricien, spécialiste de l’aide médicale à la procréation.
Une femme de 38 ans a deux fois moins de chance de devenir enceinte qu’une femme de 28 ans. Toutefois, il existe des variations individuelles très importantes : on peut rencontrer une femme de 28 ans avec une fertilité basse tandis qu’une femme de 38 ans peut avoir conservé sa fertilité, surtout si elle a déjà eu des enfants.
Cela dépend du cas. Si une femme de plus de 38 ans a un problème de fertilité lié à des trompes bouchées par exemple, l’AMP sera utile. En revanche, si l’infertilité de la patiente est liée à son âge, l’AMP n’améliorera pas la qualité de ses ovocytes.
Oui, mais beaucoup plus tard que chez la femme. On note une baisse de la fertilité chez l’homme après 50 ans voire 60 ans. L’âge d’un homme n’est pas comparable à celui d’une femme. Même si l’homme présente une anomalie chromosomique liée à l’infertilité, ces problèmes sont beaucoup moins importants que chez la femme.
Marcia Cross a bénéficié d’un don d’ovocyte, elle a donc en quelque sorte « court-circuité » les effets de l’âge puisque cette technique assure 60 % de réussite. Je ne sais pas si Monica Bellucci a eu recours à l’AMP, mais, à partir de 43 ans, il n’y a pas d’indication de traitement sauf pour des cas très particuliers : si l’homme a peu de spermatozoïdes ou si les ovaires de la femme fonctionnent correctement mais qu’il existe un autre problème dans le couple.
Entre 38 et 42 ans, on peut espérer 10 % de chances. Après 43 ans, les stimulations n’auront pas d’effet si le problème d’infertilité est lié à l’âge. C’est pour cette raison que j’estime l’âge charnière de la fertilité entre 36 et 38 ans. Nous avons pu constater qu’à partir de 38 ans les chances de fécondité chutent fortement. Bien entendu, nous ne sommes pas tous égaux devant notre potentiel de reproduction. La médecine ne peut pas tout expliquer, hélas…
Clairement ! Avec la révolution contraceptive, les couples ont dissocié sexualité et reproduction, et la famille s’est constituée de manière réfléchie et programmée. La conception du bonheur a aussi évolué : un enfant n’est plus l’unique centre d’intérêt de la famille mais relève de la satisfaction professionnelle, de la multiplication des loisirs et des relations amicales.
L’enfant est parfois perçu comme une contrainte pour certains couples qui rêvent d’ascension sociale, ce qui a eu pour conséquence de repousser l’âge de la première grossesse de 24,2 ans en 1978 à 30 ans en 2009 et même à 32 ans en Île-de-France. Mais le délai imparti désormais pour avoir un enfant est surtout un problème de couple : le désir d’enfant est décalé de 5 ans entre une femme et un homme, et ce sont souvent les hommes qui font perdre leur chance aux femmes d’avoir un bébé.
La grossesse à 40 ans est plus compliquée sur le plan de la santé et on doit très souvent renoncer au rêve d’un second bébé plus tard. Qui plus est, gérer un ado à près de 60 ans n’aura rien d’évident ! Mais, pour la femme, le bonheur d’être enceinte après tant de difficultés permet de supporter bien des contraintes. Et puis, à la quarantaine, on a plus de maturité pour élever un enfant.
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Article rédigé par myferti.
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