Présentation détaillé du test ERA que l'on trouvera peut être bientôt dans tous les centres de PMA. Pour le moment le test est en essai dans des cliniques espagnoles et quelques centres de PMA en France mais n’a pas encore reçu de validation officielle.
Le test ERA (Endometrial Receptivity Area) a été présenté lors du congrès international sur l’infertilité qui s’est déroulé du 23 au 25 avril 2015 à Alicante (Espagne). Plus de 2 500 patients de 10 pays ont participé à cette recherche.
Ce nouveau test permettra d’affiner avec précision le moment idéal de l’implantation d’un embryon dans le cadre d’une fécondation in vitro (FIV).
Dans ce domaine de la médecine reproductive, les spécialistes savent que ce moment crucial, dit fenêtre d’implantation, est une très courte période de temps pendant laquelle l’utérus est capable de recevoir un embryon viable pour assurer ensuite son développement. Avant ou après, l’embryon ne pouvant se fixer de manière satisfaisante, il faut donc viser très juste.
Avec les techniques d'aujourd'hui, qu'elles soient morphologiques et provenant d’images d’écho doppler renseignant sur l’épaisseur de la muqueuse utérine, ou bien hormonales et reposant sur des dosages sanguins, elles apprécient mal la qualité de l’utérus à accueillir au mieux le futur bébé.
Dans un cas sur cinq (20%) les fécondations in vitro (FIV) échouent et ne donne pas lieu au développement d’un fœtus en raison d'une erreur de timing d’implantation avec cette fameuse fenêtre d'implantation..
Ce taux d’échec risque désormais de baisser car les équipes de recherche espagnoles du Pr Carlos Simon de l’institut valencien sur l’infertilité et le laboratoire Igenomix ont travaillé sur la piste génétique afin de trouver une solution. Leurs travaux ont abouti au développement du test ERA (Endometrial Receptivity Area) pour calculer le moment idéal d'implantation de l'embryon dans l'utérus.
Era est personnalisable et s'adapte à chaque future mère.
Quel moment est le plus propice au développement de l'embryon ?
En pratique, on estime que l’endomètre, la muqueuse de l’utérus, est réceptif six à huit jours après l’ovulation du 14e jour, soit entre le 20e et 22e jour de chaque cycle menstruel. C'est ce qu'on appelle la fenêtre d'implantation.
L’embryon peut donc se fixer dans l’utérus pendant cette période de fécondité.
Mais tous les utérus ne se ressemblent pas et d’importantes variations se rencontrent.
Aujourd'hui les médecins ne disposent pas de moyens précis pour connaître cette date, qui varie d’une femme à l’autre.
Les médecins savent maintenant que de nombreux gènes régulent cette réceptivité endométriale. Et les techniques récentes d’exploration comme la génomique et la transcriptomique permettent cette approche nettement plus sensible.
Fonctionnement du Test ERA :
Le principe est simple : les médecins pratiquent une biopsie de l’endomètre et analysent les 238 gènes qui influencent la réceptivité de l’utérus.
Par la suite, les spécialistes procèdent à une analyse moléculaire très précise de ce fragment de muqueuse utérine afin de savoir si l’utérus est pré-réceptif, réceptif ou post-réceptif.
En clair, que l’on se situe soit trop tôt, soit juste à temps, ou déjà trop tard et qu’il faudra dans ce cas reporter au prochain cycle menstruel.
Si les résultats sont bons, l’embryon sera transféré au cycle suivant, un mois après. Autrement on procède à un nouveau test jusqu’à l’obtention d’une date précise.
L'objectif est d'évaluer la réceptivité de l'utérus et ajuster en fonction la date de la FIV.
Ainsi, les médecins sauront à quel moment se trouve la fenêtre d’implantation. "L’évaluation est personnalisée, plus précise et moins subjective. Mais ce test ne s’adresse pas à toutes les femmes candidates aux FIV, seulement à celles qui ont connu des échecs répétés" précise le Pr Carlos Simon, responsable de l’Institut valencien d’infertilité et du laboratoire espagnol Igenomix.
Des essais cliniques jusqu’en 2016 :
Encore en cours de validation, ce test Era, non remboursé et qui coûte près de 700 euros, a été testé sur plusieurs milliers de femmes dans 10 pays.
Cette nouvelle méthode a donné jusqu’ici de très bons résultats en France : 9 des 17 femmes qui ont fait les tests sont tombées enceintes. Ce test, encore en phase d’essai (conclusion en 2016), devrait être réservé aux femmes qui ont subi plus de 5 échecs de FIV.
Le test sera proposé en cas d'échecs répétés de la FIV
Cette évaluation personnalisée et non remboursée coûte près de 700 euros et n’est pratiquée que dans certains centres spécialisés. Seules les femmes ayant subi plusieurs échecs de FIV y auront accès, précisent les chercheurs.
Ce test ne s'adressera donc qu'aux femmes candidates à la FIV et qui ont connu des échecs répétés moyennant 700 euros (Non remboursé).
Les femmes qui n'auront pas accès à ce test devraient pouvoir se tourner vers une autre méthode moins contraignante.
Le laboratoire Igenomix collabore avec MerckSerono sur un test moins invasif que la biopsie qui consiste en une analyse des sécrétions utérines obtenues par aspiration.
Conclusion :
Depuis 1978 et Louise Brown, le premier bébé dit alors "éprouvette" né en Grande-Bretagne, le nombre de FIV a évidemment augmenté. Aujourd’hui, environ 70.000 FIV sont tentées chaque année rien qu’en France. Mais seuls 23.000 se traduisent par une naissance. En France, 1 couple sur 7 (14%) consulte pour un problème d’infertilité.
Il y a encore de l’espoir et beaucoup de chose à découvrir pour améliorer les FIV. Comme quoi nous sommes encore très loin du bébé fabriqué en laboratoire, car pour le moment c'est toujours dame nature qui choisi et l'homme n'intervient presque pas dans le mécanisme de la vie.
Article rédigé par myferti.
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